Je voulais faire une photo de Roger, mon nouveau petit "belly" après plusieurs mois passés ici mais c'est trop la honte.
Ca pue simplement la fin. La fin de mon séjour et la fin de ce blog.
Google Analytics m'en a trop dit, merci d'avoir été présents.
J'ai vraiment kiffé écrire chaque semaine mais la fin sent trop mauvais, je ne peux pas faire illusion. Peut-être un autre blog, peut-être autre chose, merci, à plus.
En général, un post = une faute d'orthographe que je qualifierais de "coquille" ou "faute frappe" si j'ai envie d'être indulgente avec ma petite personne.
Si celui-ci en contient plus, soyez coolos, j'étais à un barbecue, euh pardon..."bbq".
J'ai du mal à comprendre ma haine latente pour le bbq. Je me dis que je suis mauvais esprit. Ce melting pot d'invités, Brooklyn, un jardin délabré pseudo-graff compris sur les murs, des gens ivres ; ce joyeux mélange devrait me plaire, ou au moins m'amuser.
Rien à faire, l'art du bbq, autrement dit, cette fourmilière qui s'agite autour de trois steaks, me dépasse. Le bbq, c'est dégueulasse, ça laisse des traces et nous voilà, jetant des tonnes et des tonnes de bouf, d'assiettes en carton et de gobelets en plastique. Je suis pourtant quelqu'un de plutôt excessif mais face à l'excès de l'excès, sérieusement, j'ai envie de fuir.
Ceci n'est PAS un discours écologiste mais une diatribe contre le dégoût, le dégoût face à l'amoncellement de tous ces lipides et protéines, qu'ils partent dans les estomacs ou dans les poubelles n'est pas ma préoccupation première.
Désolée pour le non-politiquement correct -en fait je ne suis pas désolée, je me tape de paraître correcte-.
Bonne nuit, je vais potentiellement vomir, j'écrirai des choses plus intéressantes je l'espère dans les jours qui viennent.
Être reporter de guerre, le rêve. Je ne peux résister à l’envie de vous livrer la dernière bataille en date aux US ; celle du café, engagée depuis plusieurs années déjà et ravivée par l’annonce récente d’une nouvelle campagne de McDonald.
Environ 75% des Américains boivent du café*. Prendre son café sur la route ou délecter un café potable – le chauvinisme parle - n’était pas inscrit dans les mœurs jusqu’à l’immixtion d’un acteur majeur…Starbucks. La chaîne est parvenue à modifier les comportements et à faire accepter, par le truchement d’un positionnement upscale, des prix élevés. Elle a imposé le café en tant que lieu de socialisation. Son avancée vers la premiumization a affecté l’ensemble du marché. Seulement voilà, la conjoncture économique est loin d’être propice à l’achat d’un café à 5 dollars, que celui-ci s’appelle Frappuccino, Mochachino ou Starbuckchino. Starbucks va mal, on le sait bien.
Ses ennemis : McCafé, Dunkin’ Donuts et bien d’autres. Tout ce beau monde s’attaque ouvertement par campagnes interposées. Deux ans auparavant, Dunkin’ Donuts, marque à l’image bien plus prosaïque (« America Runs on Dunkin’ ») lançait l’assaut. Son arme : une campagne singeant Starbucks et sa politique de naming.
La crise et la propagation agressive des Mccafé n’aidant pas, la bagarre monte crescendo depuis peu, comme l’illustre la campagne de McDonald, en mai dernier :
La réaction de Starbucks ne s’est pas faite attendre. Voici le message que me délivre la marque, lors d’une promenade dans Chelsea, entre deux galeries d’art :
Le plus frappant à mon sens:
« We think making coffee is an art form, They think it’s a new revenue stream ».
Starbucks se laisse prendre dans l’engrenage de la guerre concurrentielle, diluant un peu plus son positionnement éthique originel et parvenant presque à donner raison à ses concurrents. Brève analyse.
1 – La tagline Sur le mode « It’s not TV, it’s HBO », nous avons donc désormais « It’s not just coffee, it’s Starbucks ». Tout comme HBO, Starbucks est un pionner, à une grande différence près, celle de la catégorie. Changer les règles fondamentales de l’entertainment et affirmer qu’on ne fait pas de la télévision mais du cinéma adapté au petit écran fait sens. Bouleverser le marché du café, bien de consommation courante, n’est en rien comparable. L’intérêt du consommateur est bien plus limité – à l’exception près d’une poignée de fanatiques. Face à cette tagline, la prétention décriée par tous saute aux yeux.
2 - La body copy Le café est érigé en art. Le raccourci hâtif entre art et art de vivre passe encore. Mais je doute de sa pertinence au moment même où Nespresso, beaucoup plus établi dans le monde de l’art, s’implante aux US et propose des installations artistiques dans ses pop-up stores. Les actions en disent plus long que les mots, gardons-le bien en tête.
« Pour nous c’est un art, pour les autres c’est une façon de plus de générer du profit ». S’agit-il de sous-entendre ici que Starbucks est une organisation philanthropique et militante…en faveur du café ? Face au comble de la mauvaise foi, le consommateur n’est pas dupe.
Quelles leçons faut-il tirer de cette vaine querelle en dehors de cette réponse peu efficace ? Les faits démontrent à quel point l’industrie se regarde le nombril, incapable de considérer “the full picture”. Sous l’emprise d’une certaine myopie concurrentielle, tous les efforts marketing se déploient contre les concurrents directs, omettant au passage des menaces de fond.
Les jeunes Américains tendent par exemple à percevoir le café comme une gourmandise*. Red Bull ou Monster deviennent des produits de prédilection pour pallier leurs besoins d’énergie. Pendant que chacun court sans prendre la peine de regarder sur le bas-côté, le café perd doucement de son association spontanée à la dose d’énergie matinale.
La nouvelle génération posera bientôt un défi de taille : le problème de diminution de la consommation de la catégorie café toute entière. Il ne sera plus alors question de se battre pour des parts de marché mais pour modifier des habitudes et comportements. Je suis prête à parier que les marques en question se rappelleront alors que les consommateurs sont leur partenaires…Un peu tard.
Je devais bosser ce foutu mémoire au lieu de quoi j'ai regardé le documentaire Arte sur Cartier-Bresson, posté il y a peu sur la page Facebook de mon ami Antoine.
La vanité du monde de l'art veut que la nouvelle génération - entendez vous et moi - ne connaisse de ces grands noms presque que les noms. On pense connaître, des clichés plein la tête, mais on ne sait rien. Et lorsqu'un vieux et très grand monsieur vient pointer du doigt notre ignorance, c'est magique. Je me suis couchée heureuse.
La géométrie et l'instinct, la simplicité, la limite et l'humilité de vouloir arrêter tant qu'il en est encore temps.
Son amour du regard et peut-être du regardé.
Sa spontanéité et son anti-blingbling -il avait même recouvert son Leica de noir pour passer inaperçu.
Sa passion sans borne pour le tire photographique, l'instant éphémère de la capture, plus que pour le résultat. Lors de ses voyages, deux ans pouvaient passer sans qu'il ne voit ses tirages.
L'exigence et la volonté de se remettre constamment en question. "Je suis très honoré que vous regroupiez ces photos mais débarrassez-vous des mauvaises", lance-t-il à un conservateur.
Puis, son invitation à la paresse. "Il faut laisser vieillir, c'est une manie Américaine de vouloir être dynamique, jeune et agressif. Il faut être paresseux". Un peu facile, me direz-vous, lorsque l'on est si talentueux. Pourtant, ses mots résonnent dans un climat où toucher ses rêves est immédiatement associé au dur labeur et au sacrifice. Son message, c'est celui de la réintroduction du hasard et du plaisir dans la passion. Une belle éloge de l'incontrôlable.