dimanche 3 mai 2009

Culture Jamming ou quand Shepard se fait défoncer.

S'il fallait citer un artiste révélé au grand public en 2008, ce serait Shepard Fairey. Peu de gens ont pu passer à côté de son affiche d'Obama avant que les produits dérivés ne fleurissent un peu partout - notamment chez Urban Outfitters.





Et plus ses images circulent, plus Shepard se fait défoncer. Normal pour un type qui est censé pratiquer le street poster art, se servant illégalement de la rue comme espace d'exposition. Son obédience consensuelle au partie démocrate à grand coup d'images un peu faciles ne peut qu'offenser les puristes* (exemple ici).


Ils se sentent un peu trahi. Au fond, Shepard c'est une grosse claque dans leur gueule, rappelant ce que le street art, dans sa grande majorité, est devenu aujourd'hui: la caution cool de gens plus ou moins cool mais pas révolutionnaires pour un sou.

Cette phrase de Ken Johson du New York Times résume bien ce qui est en jeu au beau milieu de ce joyeux lynchage :

"Every day we are swamped with images and ideas that pretend to confound conventional thinking. That’s popular culture."

Obey Tupac, 2004


Je ne dis pas qu'il faut accepter ou encore moins célébrer la situation. Je ne dis pas non plus qu'il faut tuer l'idée de s'immiscer dans la culture populaire pour la détourner. Je dis seulement qu'entre ce culture jamming et une entreprise commerciale, la frontière est ténue, voire inexistante lors d'un tête-à-tête avec ce poster d'Angela Davis...

Obey Angela Davis, 2005


Si vous en voulez plus que le poster d'Obama, deux slideshow du New York Times, ici et .

*Je n'entrerai pas dans le débat entre art politique et récupération, tout simplement parce que la photo des T-shirt y répond assez bien je pense.

2 commentaires:

-- a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Chloé a dit…

Merci