mardi 23 décembre 2008

Mon premier shooting photo

Hier, j'étais en train de travailler/légumer/skyper dans ma chambre quand mon colocataire, George, m'a proposé d'être son assistante sur un shooting. Bien sûr, j'ai dit oui.

Nous voilà donc partis pour Madison Avenue où nous sommes censés faire des photos très "corporate". On débarque dans une petite agence de relations publiques. La boss, blonde-sexy-la-quarantaine, nous accueille tout sourire. On installe le matos et on teste la lumière. Je suis nommée "modèle-testeuse".

Les tests :

Je suis moche et j'ai vraiment l'air de me faire chier. C'est ça le "corporate look".

Là, c'est plus la révélation de la carriériste qui sommeille en moi.

Et là, c'est "que c'est rigolo de tester les lumières"


Puis, on commence à faire des portraits des employés. Vu mes connaissances très basiques en la matière, je suis nommée "porteuse de réflecteur en chef".
Le dernier portrait est le plus important : c'est celui de la boss. Elle exige une photo "powerful". Elle est le parfait cliché de la réussite féminine américaine. Je la verrais très bien en héroïne de Sex and the city, Cashmere Mafia ou Lipstick Jungle. Et comme toujours dans ces séries, travail rime avec vie perso. Elle demande à George des "sexy pictures", elle veut les offrir à son mari pour Noël.
Du shooting corporate au shooting de cul, il n'y a qu'un pas.

lundi 22 décembre 2008

Qui dit que l'art contemporain est chiant ?

Pas moi. Enfin...Parfois en sortant du palais de Tokyo, je me dis qu'on s'est bien foutu de ma gueule. Que je me suis tapée l'expo complète pour voir un truc, UN seul truc vraiment bien.
A chaque expo, il faut prendre son mal en patience pour dégoter LA perle et ne pas sentir qu'on s'est fait totalement couillonner par deux ou trois bureaucrates de l'art.

Prenons la première expo que j'ai visité en arrivant à Paris. 5 Milliards d'années. La perle c'était ça (je ne retrouve plus le nom).

L'œuvre ici, c'est cet enfant innocent que l'on voit de dos et qui se tape la tête quand on s'approche de lui. C'est déroutant et marrant. J'aime.

Tout ça pour en venir au fait : j'ai visité l'institut d'art contemporain local (rattaché au MoMa), le P.S.1, dans le Queens. Et ce n'est pas chiant une seule seconde.



Tu vadrouilles d'une pièce à l'autre, tu ne ressens pas du tout le poids institutionnel du Palais de Tokyo. C'est moins froid et les explications sont moins verbeuses.

Voici LA PERLE :


Ok, quand je suis arrivée et que je me suis retrouvée face à cette piscine, je me suis dit "encore une exploitation douteuse du filon ready-made, ça saoule."

Et puis, j'ai senti que c'était bizarre, sans savoir pourquoi. Que je ne pouvait pas m'en tenir à ça.
Et j'ai vu comme un fantôme humain hanter le fond de l'eau. Et plus loin, j'ai vu un escalier. J'ai emprunté l'escalier. Et là j'ai compris.
Et pour une fois je me suis sentie bernée dans le bon sens.






Leandro Erlich (Argentina), Swimming Pool, (first installation in 2004)

jeudi 18 décembre 2008

Crise et "effet champagne"

Recession, recession, recession.
Pas un jour ne passe sans entendre ce mot au bureau. Normal, c'est la crise. Et quand c'est la crise, les budgets marketing/pub rétrécissent brutalement. Pourtant, quand je vois la consommation ambiante, je me demande si les gens achètent moins. Qu'est-ce-que les gens sacrifient en premier ? Le superficiel ou le basique ?

Certes, la crise elle-même, multipliée par l'idée de la crise, transforme la structure des consommations. Certes, la conjoncture est morose et rend donc les gens moroses. Mais certains produits voient leur vente bizarrement augmenter ou se stabiliser lorsque la dépression guette.

Ma première idée ("café du commerce") est tout simplement que les gens ne sont pas des robots et veulent se sentir vivants. Certains (ceux qui en ont encore les moyens) choisissent peut-être même d'ignorer la crise pour mieux la contrer. Soigner le mal par le mal, consommer et alimenter un système qui nous fout dans la merde, c'est peut-être ça la clé.

Bref, tout ça me donne envie de voir de plus près l'un des petits "pêchés de crise". Un produit me vient en tête (ne me demandez pas pourquoi) : le champagne.

80 % des américains déclarent que la récession n'a aucune influence sur leurs achats d'alcool (source : Nielsen). En réalité, la consommation d'alcool a tendance a augmenter en temps de crise.
Après le 11 septembre, le champagne était très sollicité.

Pourquoi ?

> Assez logiquement, les gens s'offrent des "petits plaisirs". Et si ces petits luxes peuvent permettre d'être bourrés et de ne plus penser, c'est encore mieux. On observe la même tendance pour le chocolat.

> Mais surtout, les produits de luxe résistent plutôt bien à la crise car les consommateurs habituels sont les moins touchés par la baisse du pouvoir d'achat. Au pire, le richissime devient simple riche.

Et pendant ce temps, ne nous leurrons pas, les pauvres continuent à acheter de la bière (premier des produits "recession-proof") et à la boire chez eux.


Puppets


Après avoir été élevée dans le QG de cet affreux Guignol, je découvre la culture des "finger puppets". Et voici un petit assortiment : Che, Gandhi, Trotsky et Mandela. "Des révolutionnaires en boîte" ou quand les produits dérivés n'ont aucune limite...

billboard of the week

J'aurais pu mettre celui là dans les raisons pour lesquelles j'aime Brooklyn.
Ce regroupement de gens cools et parfois complètement pétés me fait aimer Brookyn.

"Man with a Van" est l'exemple parfait.





(Vue à Williamsburg)
Faire du business en étant cool.

samedi 13 décembre 2008

American dogs - suite et nuances

Heron Preston, mon voisin de table chez Naked, a vécu quelque temps à Paris. Et voilà ce qu'il avait vu et écrit à l'époque sur les français et leurs chiens... :

http://www.heronpreston.com/index.php/?p=77

Pourquoi j'aime Brooklyn. (Part 1)

Parce que quand tu vas prendre ton brunch du dimanche au milieu de nulle part tu tombes sur des trucs comme ça :


vendredi 12 décembre 2008

Stores of the week

Vrac de vitrines :

Quand stimuler l'acte d'achat passe par le DJ en magasin...

Des "experts" de partout : tu veux acheter des légumes, et bien ils sont là pour t'expliquer comment les cuisiner.


La pâtisserie et ses réalisations les plus raffinées.

En plein Soho, "Evolution", soit la version branchée du cabinet de curiosité.

jeudi 11 décembre 2008

Juste un truc astucieux.


Smoking Mittens - Designer: Tobias Wong

http://www.gnr8.biz/product_info.php?products_id=709

mardi 9 décembre 2008

F***ing American Dogs

Je sais, ça craint, j'ai manqué aux obligations d'assiduité et de régularité qu'implique un blog. J'ai quand même une super bonne excuse, ma copine Noémie est venue de Paris pour me voir pendant une dizaine de jour. Et de toutes façons, m'excuser n'est pas l'objet de ce post.

L'objet de ce poste est bien plus important. J'ai besoin de déverser ma hargne contre l'amour baveux et excessif des humains envers de stupides petits chiens (bouledogues français de préférence). Certes, à Paris, le dimanche soir, on voit ces couples d'homos promenés leur deux petits cabots qu'ils chérissent comme leurs enfants. Certes, faire un transfert sur un chien n'est surement pas propre aux Américains, mais quand même...

Tout à commencer dans mon nouveau bureau. Ma première semaine de travail, deux jours de suite, deux chiens nous tiennent compagnie. Ils appartiennent à des propriétaires différents mais se ressemblent étrangement, mode du "French Bouledogue" oblige. J'ai assisté à une scène surréaliste : tous mes nouveaux acolytes du bureau hurlant, chacun à leur tour et tous sexes confondus, "He's so cute" en caressant le chien. Et là, j'ai commencé à me poser des questions.
Alors quand j'ai balancé, dans un élan d'honnêteté, que je détestais les chiens. Ils n'en revenaient pas. "Comment ne pas les aimer ?", "tu es comme Alex, les français n'aiment pas les chiens" (en passant, Alex est cette fille géniale qui vient du Celsa et grâce à laquelle je suis là aujourd'hui).
A partir de cette anecdoque, tous les trucs canins de la ville m'ont sauté aux yeux. Et là, je me suis dis que ça devenait n'importe quoi. Quelques images :

Point de vente discount, la crise n'aidant pas. D'ailleurs, depuis le début de la récession, le nombre d'abandons de chiens a augmenté.


"We support Local Artists" , point de vente plus arty dans Williamsburg

Ca ne se voit pas vraiment mais, sur la porte, une affiche indique qu'on peut faire poser son chien avec Santa Claus...

Je croyais que c'était un magasin de sac à main...


...alors que c'est un magasin d'accessoires pour chiens pourris gâtés.




No comment

Un parc de jeux pour chiens. D'ailleurs, si tu n'as pas de chiens, il est interdit d'y entrer...

Bien sûr, le petit accessoire qui fait toute la différence, le T-shirt American Apparel tout spécialement taillé pour Médor.

Dans le métro...

Et le meilleur pour la fin...

http://cdn1.ustream.tv/swf/4/viewer.45.swf?cid=317016

La webcam qui filme des chiots toute la journée et les retransmet en live sur le web. ENJOY.

vendredi 28 novembre 2008

Lose to win

Ma journée d'hier a commencé par la lose. Ce dernier jeudi du mois de novembre étant marqué par un remerciement collectif aux indiens et à dieu, je me suis empressée de me rendre à Times Square pour être au beau milieu de la "Thanksgiving Parade".
Je rêvais de voir ça :

Parce que, comme le dit Antoine, ici les fêtes se vivent à fond, sans aucun détachement.
Toutefois, mon empressement n'a pas été assez vif. Lorsque je suis arrivée à destination, le spectacle était désolant.


Ces petits hommes rouges s'éparpillaient dans tous les sens pour faire disparaître les ordures laissées dans le sillage de la super parade. Je crois qu'ici, encore plus que chez nous, il y a toujours des gens mal payés qui ramassent les merdes des autres ou qui désinfectent le métro au Karcher.

Ca ne se voit pas sur la photo, mais les égoûts dégagent une fumée épaisse et forcément, ça pue.

Après avoir raté les textos de mon ami Antoine, dans la continuité de la lose, nous avons fini par nous retrouver pour vadrouiller dans Williamsburg. Et à la tombée de la nuit, la lose s'est transformée en win.


Cette ancienne boucherie, reconvertie depuis peu en restaurant familial, est tout simplement charmante. J'ai même mangé dans une assiette, ce qui ne s'était quasiment pas produit depuis que je suis ici. Pour 10 $ on mange sainement, comble du luxe au pays de la junk food.
Bref, nous avons trouvé notre nouvelle cantine, ce qui me fait dire "lose to win".

mercredi 26 novembre 2008

Maudits pigeons

A l'occasion d'une petite balade touristique dans le Lower Manathan, j'ai réalisé un point essentiel de la vie new-yorkaise. Les américains ne surnomment pas les pigeons locaux "flying rats" pour rien.

Bansky

A voir les leurs, on se dit qu'on est des petits chanceux. Le pigeon parisien est hautement plus chic et plus propre. Ici le pigeon est juste une créature ignoble.

Pigeon parisien

Pigeon new-yorkais

Je vous laisse méditer sur la nocivité de ces horribles bêtes avec une installation de Kader Attia croisée quelques années auparavant à la Biennale de Lyon...

Kader Attia, Flying Rats, 2005

lundi 24 novembre 2008

NYC, ville de ouf

Juste quelques photos qui expliquent que NYC puisse nous plonger dans un état second.



A mon arrivée, Central Park du côté de l'Upper West Side.
Immeubles et Nature.


Ensuite, les lumières de Times Square.




Les entrepôts et les recoins de Williamsburg


Les façades sophistiquées de Soho

(...)

Stores of the week

Une nouvelle série débute aujourd'hui.
"Stores of the week", tout simplement parce que New York est le centre névralgique de l'achat, le Kilimanjaro du marketing, la boîte de Pandore qui contient tous nos vices de consommations (que d'images pertinentes ! Ca craint).
Entre amusement, frustration (les prix ne sont pas aussi bas qu'on le dit parfois) et effroi, je choisis le côté ludique, plus léger à porter. Pour gérer la tentation de l'achat compulsif au jour le jour, je privilégierai le lèche vitrine.
La première en image :


(Vue à Williamsburg.)
C'est la seule vitrine qui arrive à me donner faim alors qu'elle expose des produits textiles.
Même le fromage ici devient "trendy"; de la crème, du lait, une odeur qui pue mais quand même des produits dérivés...

Peu importe, je tuerais pour en manger un morceau.

samedi 22 novembre 2008

Le robot con

L'autre jour, je cherchais Greene Street, la rue de mon futur stage chez Naked, à Soho. Et je l'ai trouvée presque du premier coup. Cette rue est trop belle, parsemée de galeries d'art et d'immeubles aux hauteurs et aux couleurs différentes.
Petite photo :



En poursuivant mon chemin non déterminé dans Soho, haut lieu du shopping, j'ai rencontré un ami d'un autre genre.
Il s'appelle Wakamuru, il est "jaune" comme beaucoup d'asiats' (un peu de racisme ne tue personne, quoique), sa paternité est partagée entre son géniteur, le designer Toshiyuki Kita, et son père adoptif, Mitsubishi Heavy Industries, Ltd. En ce moment, il squatte la boutique d'Uniqlo.



Il paraît très espiègle et taquin sur cette photo.

Au premier abord, je suis séduite. Je ne sais pas pourquoi j'aime bien ces petits gadgets, comme le petit chien Sony, trop mignon. Le côté fausse vie dans une vraie machine fascine.



A la différence près que si le chien est câlin, personne ne lui demandera d'être très vif d'esprit. Pour l'intelligence artificielle du robot, les attentes sont plus fortes. Et donc déçues.
Quand soudain un américain lui demande l'heure, Wakamuru ne trouve pas d'autre réponse que "Welcome to Uniqulo".

Je me dis "ce robot est trop con".
La connerie ne s'achète pas, sauf dans ce cas. Pour acquérir ce con à la maison, alors même que Robert ferait très bien l'affaire, il faut débourser $15,000. Wakamuru a été lancé comme robot d'intérieur, comme son copain Roomba qui a rencontré un franc succès.

Roomba

Or, contrairement à Roomba, ce robot jaune est peu crédible en tant que ménagère. Cette erreur de positionnement a conduit le fabricant à un échec commercial. Wakamuru s'est donc vu retiré du marché de la vente, pour être loué à des enseignes en tant qu'hôte d'accueil.
Et quel accueil ! j'entends encore sa voix nasillarde "Welcome to Uniqlo".


Plus d'info sur le robot : http://www.newsweek.com/id/151673