mardi 30 juin 2009

Une note au passage


"Dès que le PIB atteint environ 10 000 $ US par habitant, la croissance supplémentaire n'entraîne aucune augmentation du bonheur moyen"

- Happiness and Economics, Bruno S. Frey et Alois Stutzer

lundi 29 juin 2009

De la paresse, du hasard et de l'art


Je devais bosser ce foutu mémoire au lieu de quoi j'ai regardé le documentaire Arte sur Cartier-Bresson, posté il y a peu sur la page Facebook de mon ami Antoine.

La vanité du monde de l'art veut que la nouvelle génération - entendez vous et moi - ne connaisse de ces grands noms presque que les noms. On pense connaître, des clichés plein la tête, mais on ne sait rien. Et lorsqu'un vieux et très grand monsieur vient pointer du doigt notre ignorance, c'est magique.
Je me suis couchée heureuse.

La géométrie et l'instinct, la simplicité, la limite et l'humilité de vouloir arrêter tant qu'il en est encore temps.

Son amour du regard et peut-être du regardé.

Sa spontanéité et son anti-blingbling -il avait même recouvert son Leica de noir pour passer inaperçu.

Sa passion sans borne pour le tire photographique, l'instant éphémère de la capture, plus que pour le résultat. Lors de ses voyages, deux ans pouvaient passer sans qu'il ne voit ses tirages.

L'exigence et la volonté de se remettre constamment en question. "Je suis très honoré que vous regroupiez ces photos mais débarrassez-vous des mauvaises", lance-t-il à un conservateur.

Puis, son invitation à la paresse.
"Il faut laisser vieillir, c'est une manie Américaine de vouloir être dynamique, jeune et agressif. Il faut être paresseux".
Un peu facile, me direz-vous, lorsque l'on est si talentueux.
Pourtant, ses mots résonnent dans un climat où toucher ses rêves est immédiatement associé au dur labeur et au sacrifice.
Son message, c'est celui de la réintroduction du hasard et du plaisir dans la passion.
Une belle éloge de l'incontrôlable.



samedi 27 juin 2009

Sans titre

Du temps sans écrire et plein de choses à dire.
Manque de temps, mon cadeau visuel avant le retour des mots :

Synesthesia from Terri Timely on Vimeo.



Merci à Johanna

samedi 13 juin 2009

La standardisation est une putain.

La standardisation est une vicieuse, elle te surprend et elle s'impose pour te décevoir des endroits les plus improbables.
Sur Myrtle Avenue, le Market Hotel n'est plus.


Il n'a presque gardé que son nom, désormais matérialisé par un graff bleu criard dans l'entrée.
Fini le BYOB (Bring Your Own Booze), l'entrée gratuite et ses fumées douces et mélangées à l'intérieur. Ce soir : bouteilles mises en quarantaine à l'arrivée sur les lieux, réprimandes suite à une "faute d'alignement" dans la queue et cigarettes consommées en salle annexe. Trop régulé, le cool est décidément bien triste.


Avant: http://nymag.com/listings/bar/market-hotel/
La programmation: http://www.lastfm.fr/venue/8902219

vendredi 12 juin 2009

Frenchies.

1. french 1062 up, 264 down love it hate it

When French is used in a sexual sense, as it often is, "French" is often used as a euphemism for oral sex in the escort world.
A "French lesson" is a visit to a prostitute. "Greek" culture is anal sex and "English" culture is BDSM. "Roman" is orgies and "Swedish" is a full-release massage. If someone speaks the language without an interpreter, it means they perform the act without a condom. It is mainly used to advertise escort services without fear of being busted by police for prostitution. Pardon my French, ie, pardon the vulgarity from my mouth.


http://www.urbandictionary.com/define.php?term=french

(Merci Alex & Diana.)

mercredi 10 juin 2009

De la poésie dans le micro-blogging

Ma collection de statuts Facebook avance, je la partagerai avec vous dès que j'aurai extrait les plus belles perles.
Un petit, juste pour le teasing:


Vous pouvez retrouver la première récolte ici dans mon précédent post.
J’y évoquais cette logique d’addiction fatigante qui me pousse à vérifier machinalement ma home Facebook bien plus souvent que la raison le voudrait.
Puis, ma légère incompréhension face à Twitter.
Quelques semaines plus tard, j'ai ouvert un compte (http://twitter.com/chhhloe). J'essaye tant bien que mal de conserver du recul sur la chose et de ne pas chuter. Pour l'instant, je m'en sors bien (fierté ridicule).
Pour moi qui suis loin et un peu perdue parfois, ce compte Twitter, c'est d'abord une monnaie sociale, une sorte d'intégration à la vie digitale de mon agence.

Mais c’est avant tout un plaisir simple, celui des mots et des découvertes futiles. J'aime.
Parlant des mots, chez Naked, Pak vient de créer poemsfound.


poemsfound, c'est la recherche de la poésie à la sauce twitter ou comment ces nouvelles plateformes et leurs contraintes contribuent à inventer de nouvelles formes.

http://twitter.com/poemsfound

mardi 9 juin 2009

Back to the 1980s

En 1984, New York Magazine, consacrait sa une au Lower East Side, alimentant un mouvement déjà bien amorcé : la ruée des jeunes fous toujours plus au sud (est). A l'époque, la cohorte en question est guidée par l'idéal artistique de la Friche - et accessoirement l'offensive des promoteurs immobiliers dans des quartiers comme Soho.

Un peu plus ici.

dimanche 7 juin 2009

Ah, le temps des élections...

Une interprétation de Baptiste.

L'expo bullshit.


Hier, exposition au New Museum : The Generational: Younger Than Jesus

L'expo se veut une exploration des artistes de notre génération, un rassemblement hétérogène de jeunes créateurs de moins de 33 ans (on te l'explique même sur les cartels, au cas où tu n'aurais pas compris l'allusion au Christ qui ne sert aucun autre but que celui d'appâter le client).

Le résultat est affligeant.
Le thème générationnel aurait pu être l'occasion de réfléchir, de chercher quels renouvellements apportent la jeunesse - si renouvellements il y a. Quelles sont les impasses de l'art contemporain et de sa "mise en musée" lorsque tout semble poreux ?

Au lieu de ça, le commissaire d'expo préfère te fourguer un constat évident : les créations présentées ne forment pas un mouvement homogène. MERCI.

Une exposition temporaire, dans un musée qui ne s'apparente pas au Disneyland de la hype, c'est l'occasion pour l'institution de mettre des chercheurs autour de la table et de penser. Oui PENSER l'art. C'est de cette façon que l'on fait avancer l'histoire de l'art autant que l'art.

Le New Museum a visiblement choisi de nous faire de l'expo-événement de bas étages.

Mise à part ma déception, cette vidéo violente et prenante est la seule chose que je retiendrai.
Cyprien Gaillard, Desniansky Raion , 2007

samedi 6 juin 2009

Hipsters et révolte consommée

Ce weekend, c'est la fête du mémoire chez Chloé, célébration bien méritée après une période interminable de procrastination.

J'analyse les hipsters. Les hipsters sont la marque d'une révolte consommée. La contre-culture ne peut exister dans l'ère postmoderniste où la posture singulière, la différence et l'apparent rejet viennent toujours alimenter le système capitaliste. La distinction de la "masse", l'envie de se sentir unique et meilleur, quoi de plus récurrent dans nos stratégies marketing ?

D'ailleurs, les hispters ne se réclament pas d'un quelconque mouvement politique. Le degré 0 de la revendication. Leur identité collective se définit par ce qu'ils consomment et la façon dont ils le consomment.

Mon pote Baptiste m'a laissé un com' sur cet essai de Joseph Heath et Andrew Potter, Révolte consommée : Le mythe de la contre-culture, suite à un post où je me plaignais du street art transformé en caution cool et packagé en produit dérivé.

Extrait de la chronique fluctuat.net :

Quand j'avais seize ans, j'ai réussi à convaincre mes parents de m'acheter une paire de Doc Martens, 500 balles à l'époque. J'écoutais les Pixies et My bloody Valentine (oui oui je suis moins jeune que vous) et j'y trouvais à exprimer une radicalité nouvelle et grisante : les autres, étaient tous des glands qui portaient des derby Eram à 120 francs et écoutaient de la daube. Je me souviens d'une certaine Audrey dont je me suis moqué cent fois avec ses fringues de ringarde et sa musique de blaireau.

Bien sûr j'évitais de remarquer que tout le monde portait (ou voulait porter) des Docs et que certains groupes que j'écoutais n'avaient de subversif que le nom, les plus radicaux d'entre eux étaient surtout parfaitement inaudibles (Current 93), d'ailleurs je ne les écoutais pas vraiment.

Les fringues coûtaient de plus en plus chers et les moutons de la masse que je maudissais étaient surtout des gens qui n'avaient plus les moyens de suivre parce que les connards comme moi surenchérissaient. Le système, la masse, c'étaient les ennemis ; moyennant quoi j'ai dis beaucoup de conneries, renié une partie de mes origines prolos et pas changé grand-chose à pas grand-chose. Dans Révolte consommée, un des plus passionnants essais du moment, Joseph Heath et Andrew Potter démontent brillamment ce mythe de la pseudo-contestation.

La suite ici.


vendredi 5 juin 2009

Youth is (almost) behind us.

SLOW from Xaver Xylophon on Vimeo.

Le design et la vie


A l'image du Nabaztag qui lit tes flux RSS ou des Kidrobots, le design prête à sourire. Je ne dénigre pas, je suis la première à tomber dans ce genre de travers.



Tous ces objets prétendument cools gadgétisent notre quotidien. Comme mon ami Antoine le dit si bien, au bout du compte, Kidrobots ou Artoys ressemblent à "des bibelots de beauf appliqués aux riches". Tu ne vois pas trop en quoi tous ces objets changent vraiment la vie - à part cette envie pressante de consommer.

Au-delà de cette ornementation, et comme le pensait William Morris, puis les membres du Bauhaus, le design peut aussi remplir une fonction sociale, la fonction et la forme étant indissociables.

L'exemple le plus frappant en la matière: la capote. Alors que nous sommes la génération née avec le sida, l'objet à la fois symbolique et préventif du fléau n'est toujours pas intégré au quotidien des femmes. Les chiffres sont là : nous comptons majoritairement sur la gente masculine pour se procurer la chose.

Vous me direz, quel est le rapport?

Un début de réponse en cliquant ici.

jeudi 4 juin 2009

De la distinction sociale...

...par le sac poubelle.

Il y a des jours comme celui-ci où tu te dis que ton futur métier de pubeux donne du sens à des objets quotidiens. Tu te dis que le marketing, toutes ces petites choses utiles et subtiles, ont peut-être la capacité d'égayer notre pâle existence, tu te motives.
Tu te promènes et un détail insignifiant te saisit.


Dans le fond tu sais que c'est un peu ridicule. En même temps, dans le contexte de New York où trottoirs et ordures ne font qu'un, ce n'est pas si bête.
L'ennui c'est qu'à 15 $ le sac poubelle, on ne les voit que devant les boutiques de luxe de Soho.
Le sac poubelle devenu signe de distinction sociale, il fallait y penser, un obscur collectif arty l'a fait.

Pour prolonger la thématique sac poubelle qui cristallise visiblement la tendance du moment:
Un lien vers la folie du sac poubelle à Tokyo -pas uniquement décoratif dans ce cas-là.

Une vidéo -vous l'avez certainement déjà vue, elle a beaucoup tourné.


mardi 2 juin 2009

Trouvaille

Foutez-vous de ma gueule (c'est gratuit), je m'apprête à sortir une "news" vieille de plus de 8 ans.
Tout a commencé bêtement, comme souvent. Je cherchais à mieux comprendre le travail de Rem Koolhaas, cet architecte allemand à l'origine d'un livre fascinant Delirious New York à travers lequel il réinventait le Manhattan des 1980s.


Hop, hop, le réflexe Wikipédia. Je tombe sur sur cette image :


Ce code barre coloré n'est rien d'autre qu'une nouvelle version sympathique et évolutive de notre bon vieux drapeau européen. Évolutive car Rem Koolhaas a pensé à tout, les pays sont intégrés au graphisme au fur à mesure de leur entrée dans l'union.
Romano Prodi aurait mandaté Koolhas en 2001 suite à la signature du Traité de Rome (là, je repète Wikipédia comme un robot, sans vérifier, vous serez prévenus). Apparemment, l'Autriche l'aurait utilisé en 2006.
Nous sommes le 2 juin 2009, soit un décalage d'au minimum 3 ans entre ce que j'apprends et ce qui se passe dans la place Europe. Je suis une citoyenne un peu lente.

lundi 1 juin 2009