lundi 29 juin 2009

De la paresse, du hasard et de l'art


Je devais bosser ce foutu mémoire au lieu de quoi j'ai regardé le documentaire Arte sur Cartier-Bresson, posté il y a peu sur la page Facebook de mon ami Antoine.

La vanité du monde de l'art veut que la nouvelle génération - entendez vous et moi - ne connaisse de ces grands noms presque que les noms. On pense connaître, des clichés plein la tête, mais on ne sait rien. Et lorsqu'un vieux et très grand monsieur vient pointer du doigt notre ignorance, c'est magique.
Je me suis couchée heureuse.

La géométrie et l'instinct, la simplicité, la limite et l'humilité de vouloir arrêter tant qu'il en est encore temps.

Son amour du regard et peut-être du regardé.

Sa spontanéité et son anti-blingbling -il avait même recouvert son Leica de noir pour passer inaperçu.

Sa passion sans borne pour le tire photographique, l'instant éphémère de la capture, plus que pour le résultat. Lors de ses voyages, deux ans pouvaient passer sans qu'il ne voit ses tirages.

L'exigence et la volonté de se remettre constamment en question. "Je suis très honoré que vous regroupiez ces photos mais débarrassez-vous des mauvaises", lance-t-il à un conservateur.

Puis, son invitation à la paresse.
"Il faut laisser vieillir, c'est une manie Américaine de vouloir être dynamique, jeune et agressif. Il faut être paresseux".
Un peu facile, me direz-vous, lorsque l'on est si talentueux.
Pourtant, ses mots résonnent dans un climat où toucher ses rêves est immédiatement associé au dur labeur et au sacrifice.
Son message, c'est celui de la réintroduction du hasard et du plaisir dans la passion.
Une belle éloge de l'incontrôlable.



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