lundi 27 avril 2009

My Lost City

A New York, la vie passe trop vite. La ville te prend, te bouffe et te jette comme une grosse merde. Une vitesse brutale et incontrôlable.

L'absence de signes du temps dans l'espace publique (comme l'écrit si bien ma pote Alex', ici "Quand c'est plus l'heure, c'est encore l'heure") se conjugue à un mouvement urbaniste et culturel fou.
Les quartiers évoluent perpétuellement, la gentrification à l'œuvre n'est pas comparable aux quelques déménagements de Bobos à Paris ; une différence d'échelle, ici tout est démesuré.

Le petit livre de Luc Sante My Lost City - en Français à l'exception du titre - capte parfaitement cette rapidité violente, des années 80 où le Lower East Side n'était encore qu'une friche peuplée de quelques téméraires, à l'ère Giuliani sécuritaire et plus aseptisée.



Giuliani (maire de New York 1994 à 2001) conserve une image héroïque aux yeux de certains New-Yorkais, le brave Rudy ayant chassé les putes et les toxicos. Il n'a laissé aux autres, dont Luc Sante, qu'un sentiment amer :

"Il a laissé en héritage une ville de New York vidée de l'essentiel de son identité. C'est une cité de chaînes franchisées et de taudis à un million de dollars, de services publics minimaux et de cadeaux fiscaux aux petits oignons, la ville d'un Times Square entrepreneurial et d'un Harlem blanchi. Il y a moins de débats et d'échanges que jamais pour franchir les barrières de classes, et le peu de vie, de vigueur et de couleur que conserve la ville tient surtout à l'incapacité de Giuliani à anéantir entièrement les lois sur le contrôle des loyers."
-Luc Santé, My Lost City.


Pour comprendre cette déception, cette colère contre une ville qui a vendu son âme à la Zero tolerance policy* > petit retour au street art du New York des années 1970-80.
La guerre des styles commence maintenant. Même datée, elle fait encore rêver.




*
Sarko n'a rien inventé.


[Merci à Mathieu, Noémie et Antoine pour le livre]

dimanche 26 avril 2009

I'm gonna die

Je me suis souvent demandée ce qui pourrait me tuer en premier, le cancer ou l'alcoolisme...Pour en avoir le cœur net, j'ai passé le test. Voici le résultat :


http://community.sparknotes.com/

Summer time

L'été débarque très brusquement à New York. 30° ce week-end alors que la doudoune était presque de rigueur lundi dernier, cherchez l'erreur.
Et lorsque Monsieur Soleil pointe son nez, à quoi pensent les petites "greluches-fanfreluches-névrosées" que nous sommes ?
RÉGIME - d'autant plus vrai lorsque l'on s'est volontiers soumis au mode de vie américain depuis plusieurs mois.

Et là, truc de ouf, tout le monde en parle, des magazines féminins à ta voisine du bureau. Impossible d'oublier cet objectif que tu n'avais aucune envie de te fixer ; perdre ces maudits kilos hivernaux.

Tout le monde en parle, c'est-à-dire TOUT LE MONDE. Même General Motors. Oui, oui, le régime General Motors a l'air assez commun dans cette contrée.


A ce que le web m'a raconté, la firme aurait inventé ce régime en 1995. A la base, un simple principe de management. Il est toujours plus productif d'avoir des employés bien dans leur peau et en bonne santé. Puis la recette s'est popularisée.

Les entreprises nous apprennent à bouffer sain, programme assez effrayant.
Tu imagines si la formule venait d'un brainstorming entre deux nanas des R.H. qui connaissent autant la nutrition que l'intégrité ?





Loin de moi l'idée de juger l'aspect diététique. MAIS on dirait bel et bien un truc sorti d'un brainstorming de R.H. à la pause déjeuner. Un exemple, le jour 4, "banana and milk", c'est sérieux ?

mardi 21 avril 2009

Les promos glauques


La récession transforme les vitrines, transforme les rues.
Partout, le long de nos trajets quotidiens, fleurissent des promos, des bonnes affaires, des opérations spéciales, des distributions gratuites...
Partout aussi des clés tombent sous les portes, des panneaux se font la malle du jour au lendemain, des magasins deviennent fantômes (i.e. L'Occitane a fermé sans prevenir ce week-end sur Prince Street).
La légère excitation égoïste et insensée des débuts laisse place au temps des promos glauques.

Les dessins de Joan Chiverton, calqués sur la réalité des rues de New York, retracent bien cette période morose.
A voir absolument ici.
(Dessins réalisés pour le New York Times)

lundi 20 avril 2009

Goodbye l'ami

Je vous raconte très rarement ma vie mais ce soir c'est le grand déballage, dégoulinant de bons sentiments. Ce matin mon pote Toinan est rentré à Paris. Envolé, d'un coup, d'un seul. Notre binôme new-yorkais a pris fin.
Toinan est un véritable équilibre, il te fait garder les pieds sur terre, chose ô combien précieuse dans l'univers des communicators. Ce genre d'amitié-là t'empêche, au quotidien, de devenir une grosse connasse. Quand tu fais ou tu dis de la merde, il n'a pas besoin d'ouvrir la bouche, tu sais que c'est une connerie, c'est tout.

Je suis contente qu'il voit le printemps à Paris, d'autant plus qu'ici il pleut. Je me demande juste comment je vais gérer l'aventure ricaine sans lui. Je ne me laisse pas abattre pour autant. Preuve en est, j'ai entamé un régime Detox.


Oui, oui, c'est vrai. D'humeur bio, je me suis rendue chez Whole Foods où j'ai découvert Urban Detox, potion "marketing-miracle" qui aurait été inventée par d'obscurs physiciens. Des actifs détoxifiants...et surtout déculpabilisants.


Ce n'est pas tout. L'équilibre et l'authenticité de Toinan se lisent à travers ses images. Avec son petit compact Leica, il pose son oeil sur les gens et les choses. Toinan a de la ressource créative, je vous en reparlerai très bientôt (je ne dis pas ça parce que je suis lancée dans une flopée d'éloges. Je le dis parce que c'est vrai).
En attendant, petite sélection très New York spirit :


(son Flickr est ici)

[Toinan, si tu n'as pas encore saisi mec, tu vas me manquer].

dimanche 19 avril 2009

Franchouillards

Entre Frenchies et Ricains, on le sait bien, c'est l'amour vache. Parlant de ça, je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager le début de l'Abécédaire de la France de Vice Magazine.







La première chose à savoir sur les Français, c’est qu’ils détestent la France. «Ah bah ça alors, c’est très français!» Ils répètent cette phrase en boucle comme si elle avait le pouvoir magique de les rendre moins français. Les seuls peuples que les Français méprisent plus qu’eux-mêmes sont les Turcs, les Italiens et…

ES AMÉRICAINS



Si tu rencontres un couple d’étudiants français, parle-leur des États-Unis. À coup sûr, la fille va te dire un truc comme: «Les Américains, c’est qu’une bande d’enculés de cow-boys incultes qui veulent contrôler la planète. Ça fait un siècle que ça dure ces conneries impérialistes et si on y réfléchit bien, les victimes du World Trade Center n’ont eu que ce qu’elles méritent!»

Là, une pluie de postillons et de tabac à rouler tombe sur son foulard palestinien et tu réponds: «Mais tu veux faire quoi? Tu veux tolérer les fondamentalistes? Mais qu’est-ce que tu crois? Ils ne détestent pas les Américains à cause d’Israël ou du pétrole. Ils détestent les infidèles, TOUS LES INFIDÈLES, même les petites Françaises et leurs manières tolérantes de donneuses de leçons (tu dis ça en prenant un accent français et en agitant les bras dans tous les sens comme un maniaque). Si tu veux vraiment tolérer les fondamentalistes, va mettre une burqa et te faire jeter en prison pour infidélité à chaque fois que tu te fais violer. Hein? Pourquoi tu fais pas plutôt ça espèce de connasse inutile?»

Là, tu t’attends à ce que son mec te colle une droite. Mais non. Parce qu’être d’une humeur de merde et se pourrir la gueule pour des questions théoriques, c’est exactement ce que font les Français à longueur de journée. Félicitations, tu viens de te faire deux nouveaux amis. Bienvenue en France.

Suite de l'abécédaire ici.

vendredi 17 avril 2009

Hipsters - part 3

Je suis la pro pour débuter des pseudo séries et ne jamais les finir (i.e. ma célèbre série Store of the week progressivement devenue "Store of the year"...). Cette nouvelle série doit déroger à la règle. Voici donc un post sur le cliché du hipster.
Le stéréotype du hipster concerne d'abord son apparat : jean slim, T-shirt ironiques, fringues vintage, etc. Bref, j'en parlais déjà ici.
Être hipster c'est aussi adopter une certaine attitude, un mélange savamment orchestré d'arrogance, de nonchalance et de cynisme.

Une chose est sûre, le cliché fait parler. En 2007, POYKPAC, "a morally ambiguous comedy syndicate based in Brooklyn" créait "Hipster Olympics" un petit film reprenant tous ces clichés. Aujourd'hui, le nombre de vues sur Youtube avoisine les 1,6 milions. Pas mal.
Fini le teasing, voilà la vidéo. (Je vous préviens l'expérience n'est pas hilarante mais a le mérite de résumer la représentation sociale du hipster dans ce foutu pays.)

dimanche 12 avril 2009

Le ridicule ne tue pas mais il fout la honte/haine

Vous connaissez peut-être ma haine des chiens. Non, mon but n'est pas d'éradiquer tous les cabots de la planète. C'est seulement l'attitude complètement niaise et irrationnelle des humains envers leurs compagnons quadrupèdes et baveux qui me débecte.
Si vous êtes "sur-kiffeurs de chiens", zappez ce post et tenez-vous en à cette image :


Pour les autres, sachez que bon nombre de New-Yorkais adorent les chiens et les traitent comme leurs enfants. Si j'ai déjà déversé mon venin sur ce phénomène canin poutoupoutou, ici et , voici ma dernière goutte : la dernière voiture Honda spécial toutou. DÉSESPÉRANT.
Lorsque le marketing s'en mêle c'est, sauf en cas d'erreur, que la demande existe ou que le terrain est fertile. ENCORE PLUS DÉSESPÉRANT.
Vous allez penser que je n'ai pas de coeur et tout et tout mais n'empêche que j'ai bien ri à la lecture de cette article de Business Week

"Intended to be 'enjoyable and dog-friendly for a mobile lifestyle', the interior is dominated by novel ways for owners to pamper their pets and prevent them becoming lethal projectiles in accidents." (imaginez-vous la scène)

Je vous laisse réfléchir au genre humain horizon 2010 avec ces quelques photos...






Dog-friendly Honda Elemant Concept sur PSFK

samedi 11 avril 2009

Joyeuse Pâques



http://www.poykpac.com/

La Bite, la vraie

Un post pour réagir au commentaire de Benoît, mécontent que je ne parle pas plus de sexe sur mon blog. Ok, tu veux du sexe. Voici des sexes, des vrais.




FLIPPANTS.
Vous en voulez plus, le livre est par ici.

vendredi 10 avril 2009

Excès

Je sais, pardon, mes posts s'espacent et mon assiduité laisse à désirer... Pourquoi ? La réponse tient en un mot: EXCÈS.
"Je vais me calmer", cette petite phrase, jolie mais inefficace, revient une fois par semaine en moyenne. Plus aucune crédibilité. Alors, pour prouver ma bonne foi, je vais évoquer un sujet sain ; l'eau.

L'eau du robinet de New York est tout simplement immonde. Le souci, c'est que les New-Yorkais sont convaincus d'avoir la meilleure au monde. "New York City has the best tap water in the world". Je l'ai entendu à plusieurs reprises et je suis encore passée pour la petite Fançaise rabat-joie en rétorquant que c'était faux. Malgré ces conversations, j'ai vraiment saisi l'attachement intense des New-Yorkais à une eau pleine de plomb (désinformation?) lorsque je suis tombée sur ces bouteilles, il y a quelques mois déjà :


TAP'D NY, c'est l'histoire de l'eau du robinet de New-York qui se transforme en marque. Et ici, on ne plaisante pas avec le marketing. Ils arriveraient presque à nous faire croire que l'eau du robinet mise en bouteille et vendue comme de l'eau minérale est un style de vie ou un choix militant.
Je bois de l'eau du robinet depuis toujours, peut-être en partie parce que je viens de classe moyenne. Rappelez-vous de "l'espace des positions sociales" d'Alain Touraine, l'eau minérale ne traverse pas toutes les couches sociales.
Depuis toutes ces années, je ne me suis jamais dis que j'étais "in" en allumant mon robinet. Une fois "brandée" et "packagée", la simplicité devient tellement plus cool...



Extraits du manifeste TAP'N NY